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Grasset
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Au milieu des années 80, élevée par une mère divorcée, V. comble par la lecture le vide laissé par un père aux abonnés absents. À treize ans, dans un dîner, elle rencontre G., un écrivain dont elle ignore la réputation sulfureuse. Dès le premier regard, elle est happée par le charisme de cet homme de cinquante ans aux faux airs de bonze, par ses oeillades énamourées et l'attention qu'il lui porte. Plus tard, elle reçoit une lettre où il lui déclare son besoin « impérieux » de la revoir. Omniprésent, passionné, G. parvient à la rassurer : il l'aime et ne lui fera aucun mal. Alors qu'elle vient d'avoir quatorze ans, V. s'offre à lui corps et âme. Les menaces de la brigade des mineurs renforcent cette idylle dangereusement romanesque. Mais la désillusion est terrible quand V. comprend que G. collectionne depuis toujours les amours avec des adolescentes, et pratique le tourisme sexuel dans des pays où les mineurs sont vulnérables. Derrière les apparences flatteuses de l'homme de lettres, se cache un prédateur, couvert par une partie du milieu littéraire. V. tente de s'arracher à l'emprise qu'il exerce sur elle, tandis qu'il s'apprête à raconter leur histoire dans un roman. Après leur rupture, le calvaire continue, car l'écrivain ne cesse de réactiver la souffrance de V. à coup de publications et de harcèlement.
« Depuis tant d'années, mes rêves sont peuplés de meurtres et de vengeance. Jusqu'au jour où la solution se présente enfin, là, sous mes yeux, comme une évidence : prendre le chasseur à son propre piège, l'enfermer dans un livre », écrit-elle en préambule de ce récit libérateur.
Plus de trente ans après les faits, Vanessa Springora livre ce texte fulgurant, d'une sidérante lucidité, écrit dans une langue remarquable. Elle y dépeint un processus de manipulation psychique implacable et l'ambiguïté effrayante dans laquelle est placée la victime consentante, amoureuse. Mais au-delà de son histoire individuelle, elle questionne aussi les dérives d'une époque, et la complaisance d'un milieu aveuglé par le talent et la célébrité. -
Ton absence n'est que ténèbres
Jón Kalman Stefansson
- Grasset
- En Lettres D'ancre
- 5 Janvier 2022
- 9782246827993
Un homme se retrouve dans une église, quelque part dans les fjords de l'ouest, sans savoir comment il est arrivé là, ni pourquoi. C'est comme s'il avait perdu tous ses repères. Quand il découvre l'inscription « Ton absence n'est que ténèbres » sur une tombe du cimetière du village, une femme se présentant comme la fille de la défunte lui propose de l'amener chez sa soeur qui tient le seul hôtel des environs. L'homme se rend alors compte qu'il n'est pas simplement perdu, mais amnésique : tout le monde semble le connaître, mais lui n'a aucune souvenir ni de Soley, la propriétaire de l'hôtel, ni de sa soeur Runa, ou encore d'Aldis, leur mère tant regrettée. Petit à petit, se déploient alors différents récits, comme pour lui rendre la mémoire perdue, en le plongeant dans la grande histoire de cette famille, du milieu du 19ème siècle jusqu'en 2020. Aldis, une fille de la ville revenue dans les fjords pour y avoir croisé le regard bleu d'Haraldur ; Pétur, un pasteur marié, écrivant des lettres au poète Hölderlin et amoureux d'une inconnue ; Asi, dont la vie est régie par un appétit sexuel indomptable ; Svana, qui doit abandonner son fils si elle veut sauver son mariage ; Jon, un père de famille aimant mais incapable de résister à l'alcool ; Pall et Elias qui n'ont pas le courage de vivre leur histoire d'amour au grand jour ; Eirikur, un musicien que même sa réussite ne sauve pas de la tristesse - voici quelques-uns des personnages qui traversent cette saga familiale hors normes. Les actes manqués, les fragilités et les renoncements dominent la vie de ces femmes et hommes autant que la quête du bonheur. Tous se retrouvent confrontés à la question de savoir comment aimer, et tous doivent faire des choix difficiles.
Ton absence n'est que ténèbres frappe par son ampleur, sa construction et son audace : le nombre de personnages, les époques enjambées, la puissance des sentiments, la violence des destins - tout semble superlatif dans ce nouveau roman de Jón Kalman Stefánsson. Les récits s'enchâssent les uns dans les autres, se perdent, se croisent ou se répondent, puis finissent par former une mosaïque romanesque extraordinaire, comme si l'auteur islandais avait voulu reconstituer la mémoire perdue non pas d'un personnage mais de l'humanité tout entière. Le résultat est d'une intensité incandescente.
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« C'est un carnet de voyage au pays que nous irons tous habiter un jour. C'est un récit composé de choses vues sur la place des villages, dans la rue ou dans les cafés. C'est une enquête tissée de rencontres avec des gens connus mais aussi des inconnus. C'est surtout une drôle d'expérience vécue pendant quatre ans de recherche et d'écriture, dans ce pays qu'on ne sait comment nommer : la vieillesse, l'âge ?
Les mots se dérobent, la manière de le qualifier aussi. Aurait-on honte dans notre société de prendre de l'âge ? Il semble que oui. On nous appelait autrefois les vieux, maintenant les seniors. Seniors pas seigneurs. Et on nous craint - nous aurions paraît-il beaucoup de pouvoir d'achat - en même temps qu'on nous invisibilise. Alors que faire ? Nous mettre aux abris ? Sûrement pas ! Mais tenter de faire comprendre aux autres que vivre dans cet étrange pays peut être source de bonheur...
Plus de cinquante après l'ouvrage magistral de Simone de Beauvoir sur la vieillesse, je tente de comprendre et de faire éprouver ce qu'est cette chose étrange, étrange pour soi-même et pour les autres, et qui est l'essence même de notre finitude.
« Tu as quel âge ? » Seuls les enfants osent vous poser aujourd'hui ce genre de questions, tant le sujet est devenu obscène. A contrario, j'essaie de montrer que la sensation de l'âge, l'expérience de l'âge peuvent nous conduire à une certaine intensité d'existence. Attention, ce livre n'est en aucun cas un guide pour bien vieillir, mais la description subjective de ce que veut dire vieillir, ainsi qu'un cri de colère contre ce que la société fait subir aux vieux. La vieillesse demeure un impensé. Simone de Beauvoir avait raison : c'est une question de civilisation. Continuons le combat ! »L.A. -
1937. Alors que la Mandchourie est occupée par l'armée japonaise, une lycéenne de seize ans semble ignorer tranquillement la guerre, les cruautés, les privations. Mélancolique, seule telle « un rouleau de soie cramoisie enfermé au fond d'un coffre en bois », l'adolescente joue au Go. D'où tient-elle cette maîtrise ? Place des Mille Vents, la lycéenne s'amuse à mentir. Ses mains déplacent les pions sans jamais se tromper, les joueurs s'assoient en face d'elle à une table gravée en damier et la défient. Le Go est une esquive. Est-elle amoureuse de Min ou de Jing ? Sait-elle qu'ils aident tous deux à la résistance contre les japonais ? Entre les bras duquel des deux perd-elle une virginité fiévreuse ? Elle ignore encore son adversaire de demain : un officier japonais, à peine plus âgé qu'elle, un samouraï de métal, sanglé dans le sacrifice nécessaire à la Patrie impérialiste qu'il défend. « Agir c'est mourir » pourrait-être la devise de ce puritain qui va chaque soir au bordel puisqu'il ne sait pas aimer autrement. Ils vont s'affronter le temps d'une partie quotidienne de Go, en silence, dans le bruit mat des pions déplacés. Ils s'aimeront - sans un geste - alors que la Chine périt sous les japonais qui tuent, pillent, torturent. Min a été fusillé et Jing avili jusqu'à devenir traître à sa cause, mendiant le pardon de la jeune chinoise. L'ambitieux roman de Shan Sa, loin d'être le chromo d'une Chine idéale, a l'impassibilité implacable d'une guerre feutrée. Sous le masque, la violence, la peur, le désir. Construit en une narration alternée, chacun prend la parole à son tour, le roman nous laisse pénétrer l'intimité des personnages. Ici la fureur de l'officier qui ne se reprend que trop tard. Ici la naïveté et le chagrin de la chinoise. Les phrases claquent telles la bannière d'un clan mandchou.
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Qui est Rachel, enfant qui aimait raconter des histoires, devenue une dramaturge acclamée sur toutes les grandes scènes du monde ?
Avec ses parents, des Juifs de Palestine, elle habite Jaffa au début du xxe siècle. Ils partagent leur maison avec les Khalifa, des Arabes chrétiens. Les deux familles n'en font qu'une, jusqu'à ce que l'Histoire s'en mêle. Conflits religieux, guerres... Dans les tempêtes, Rachel tient bon grâce à l'art, à sa vocation absolue pour le théâtre. Elle organise le monde sur scène, tandis que sa vie est agitée d'amours et de deuils, d'obstacles et d'exils. De Palestine en Turquie, de Turquie en France, elle affronte, intrépide, amoureuse, un monde hostile, créant une oeuvre bouleversante.
Un inoubliable portrait de femme. -
« Je me suis longtemps refusée à imiter les confrères qui publient leurs Mémoires, persuadés que leur moi mérite exhibition et que les épisodes de leur vie personnelle et professionnelle suscite l'intérêt. Le journalisme est un métier comme un autre et la télévision n'est souvent qu'une usine à baudruches. A tous ceux qui m'interrogeaient à ce sujet, je n'ai cessé de déclarer qu'à ce petit jeu narcissique, on ne me prendrait pas. Publier cet ouvrage m'oblige à manger mon chapeau. Me voici à mon tour piégée dans ce paradoxe : écrire comme tout le monde, en espérant intéresser tout le monde à une vie qui ne serait pas celle de tout le monde. Il faut assumer ses contradictions et ne pas avoir peur de se désavouer. C'est dit...
Les personnes que je croise me regardent comme une vieille connaissance à laquelle elles associent deux images contradictoires : la présentatrice d'une émission qui fut célèbre il y a plus de vingt ans et qui demeure dans la mémoire collective ; la femme qui fit, à son corps défendant, des milliers de « une » de journaux à l'occasion d'un scandale planétaire impliquant son mari. N'étant pas seulement l'une et ne me reconnaissant pas dans l'autre, je me demande ce qui, de tout cela, peut rester pertinent.
Je vais tenter d'être juste. Pas exhaustive mais sincère. Je parlerai de mes parents, de cette enfance très protégée qui aurait pu mettre hors de ma portée les armes nécessaires pour lutter dans la vie ; je convoquerai certains personnages hauts en couleur que j'ai eu la chance de croiser et tenterai de brosser le portrait le plus fidèle possible du monde des médias tel que je l'ai connu ; j'évoquerai les grands bonheurs de la vie et les épreuves qui l'ont écorchée... »A.S -
Les cinq plaies du royaume ; deuxième chronique du règne d'Emmanuel Ier
Patrick Rambaud
- Grasset
- Litterature Francaise
- 7 Octobre 2020
- 9782246820567
C'était l'année de toutes les promesses. C'était il y a trois ans : il y a un siècle. Avec Emmanuel le magnifique, le changement c'était pour toujours. Réformes profondes, transformations nouvelles et guerres de position. A coup de grands discours, dits d'une voix jésuite, Emmanuel en imposait.
Mais l'histoire a ses raisons et ses soubresauts. Ce n'est pas facile de triompher longtemps, même après avoir chassé François le petit et Nicolas le flambard. Dans cette nouvelle chronique, moqueuse, tragique, hilarante, Patrick Rambaud nous offre un règne malmené. Cette France est décidément ingouvernable ! Du cow-boy de la Contrescarpe, un certain Benalla, à la vacance de Monsieur Hulot, idéaliste et foutraque ; du madré duc de Lyon, le sieur Collomb, autrefois enamouré, qui prend la poudre d'escampette, au gilet jaune anonyme qui veut s'emparer de Paris : c'est l'effondrement.
Les rues de le Capitale ne désemplissent pas, ouvriers, infirmières, médecins, retraités, une colère à pied qui gronde et menace... Sans parler même de Donald le dingue, du perfide Johnson, et des nouvelles routes de la soie...
Chaque président espère sa chronique puis la redoute : c'est le prix douloureux de la gloire. Et dans les temps nouveaux, le deuxième épisode est déjà une deuxième saison... -
« Jusqu'où faut-il remonter pour trouver la source d'une tragédie personnelle ? Les mensonges de la guerre à la génération des grands-parents ?
Ceux de mon héros de père, parti à la conquête du sommet mythique de l'Annapurna en 1950 et laissant dans les cimes de cette ascension glorieuse une part de lui-même qui le rendra perpétuellement metteur en scène de sa légende ?
La liberté d'une mère séductrice et moderne, trop intelligente pour son temps, trop rebelle pour son milieu ? La fraternité fusionnelle et rivale de deux enfants terribles élevés dans une solitude commune et dans le culte de l'exploit ?
Toujours est-il que mon grand frère Laurent, promis à un destin magnifique, finira en vagabond des étoiles hirsute et fou; retrouvé par la police après des mois de fuite... jusqu'à sa chute prévisible.
C'est lui ou moi : ce fut lui...
Ce roman de notre fraternité blessée, je le lui dois. »F. H. -
Bienvenue à Pagford, petite bourgade en apparence idyllique. Un notable meurt. Sa place est à prendre...
Comédie de moeurs, tragédie teintée d'humour noir, satire féroce de nos hypocrisies sociales et intimes, ce premier roman pour adultes révèle sous un jour inattendu un écrivain prodige. -
Revoici Pénélope, la jeune conservatrice du patrimoine, toujours amoureuse de Wandrille, journaliste dandy et rieur. Après avoir résolu l'énigme de la tapisserie de Bayeux dans Intrigue à l'anglaise, elle est nommée au château de Versailles. Dès son arrivée, elle découvre un cadavre, un Chinois et un meuble en trop. C'est effrayant, c'est étrange, c'est beaucoup. Dans ce temple de la perfection et de la majesté vont s'affronter les bourrasques de la mafia chinoise et d'une société secrète qui se perpétue depuis le XVIIe siècle. Des salons aux arrière-cabinets du château, des bosquets du parc aux hôtels particuliers de la ville, Pénélope, bondissante et perspicace, va percer les mystères de Versailles.
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Le « visage de Dieu » ? C'est l'expression qu'utilisa l'astrophysicien Georges Smoot (prix Nobel 2006) lorsque le 23 avril 1992, il réussit, grâce au satellite COBE, à prendre des photos de la naissance de l'univers tel qu'il émergeait des ténèbres cosmiques tout juste 380 000 ans après le Big Bang. Depuis, cette expression a fait le tour du monde, déclenché la fureur des scientifiques, et bouleversé les croyants. Mais, par delà ces quelques mots, quel est le fabuleux secret qui se cache derrière le « bébé univers » ? Pourquoi Smoot y a-t-il vu le « Visage de Dieu » ? Ce livre - nourri des formidable attentes suscitées par le nouveau satellite Planck lancé le 14 mai 2009 - s'approche, comme jamais, de ce mystère suprême : l'instant même de la Création. Trois des héros de cette fantastique aventure - Jim Peebles (prix Craaford d'Astronomie 2005), Robert W. Wilson (Prix Nobel 1978) et John Matters (Prix Nobel 2006) - ont postfacé cet ouvrage au fil duquel on s'avisera que la science, parfois, se confond avec la plus haute spiritualité.
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Christ ou démon ? Saint ou bandit ? Un homme. Un homme seul contre tous, l'opposant par excellence, le rebelle absolu. De l'ère fasciste au temps des Brigades Rouges, c'est l'Italie contemporaine qui sert de cadre, de ferment, de nourriture à ce roman d'une vie. Il fallait ce pays traversé par la dictature, la guerre, la résistance, puis les luttes partisanes, les scandales sans nombre, la violence du terrorisme, pour que prenne forme l'itinéraire de Pier Paolo, éternel marginal en dépit de sa célébrité, héros double comme son prénom qui évoque à la fois un fondateur d'Eglise et un aventurier de l'esprit. D'une enfance idyllique auprès de cette mère chérie qui ne le quittera jamais, jusqu'à l'assassinat mystérieux sur une plage près de Rome, on le suivra dans chacune des étapes que l'ange du destin lui a fixées. Après les douceurs de l'adolescence et la simplicité païenne des premières passions, les procès, la haine, le mépris qui feront de lui un paria. Malgré la force et le succès des oeuvres, malgré l'argent et la gloire rapportés par les livres et les films, une soif d'amour inapaisée, jointe à un sentiment profond de culpabilité qui provoquera la tragédie. Si la plupart des événements, des lieux, des dates correspondent à la réalité, si parmi les personnages qui traversent ce récit plusieurs nous sont familiers, qu'ils s'appellent Toscanini, Moravia, Fellini ou Maria Callas, il ne faut pas chercher ici une biographie du légendaire P.P.P. toujours muet sur lui-même dans ses écrits, à jamais silencieux sur ses secrets. Il s'agit plutôt de la possession d'un créateur par un autre, tel que l'imaginaire seul peut le permettre. Comme dans Porporino, Dominique Fernandez se glisse à l'intérieur d'un être authentique, et recrée à travers lui toute la vérité d'un homme et d'une époque. Ce qui n'empêche pas ce portrait d'être en même temps une manière de confidence romanesque. Chateaubriand l'a dit avant nous : « On ne peint bien que son propre coeur, en l'attribuant à un autre. »
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La fin du hasard
Igor Bogdanov, Grichka Bogdanov
- Grasset
- Essais Documents Et Biographies
- 23 Octobre 2013
- 9782246809906
« Dieu ne joue pas aux dés !» Ce 29 octobre 1927, sous les boiseries de l'hôtel Métropole à Bruxelles, la fameuse formule est lancée. Celui qui a osé défier les plus grands savants du monde réunis en congrès ce jour là n'est autre qu'Albert Einstein, le père de la théorie de la relativité. Pour lui, la nature n'obéit pas au hasard. Face à lui, un autre savant, Niels Bohr, le fondateur de la physique de l'infiniment petit, est convaincu du contraire. Et il lui répond sans ménagement : « Cessez de dire à Dieu ce qu'il doit faire ! » A ses yeux, l'insaisissable comportement des particules élémentaires se perd dans le flou du hasard. Où en est-on aujourd'hui ? Plus que jamais, le débat fait rage. Pour les uns, l'implacable principe d'incertitude découvert par le jeune Heisenberg à l'âge de 26 ans n'a pas été pris en défaut. Et jamais il ne le sera. A partir de là, la matière - et tout ce qui existe - est la proie du hasard aveugle. Pour les autres au contraire, la réalité repose sur des lois dont l'origine reste énigmatique. Les derniers progrès de la science ne montrent-ils pas que le feu du Big Bang ne s'est pas déclenché par hasard ? Finalement, qui croire ? Pour la première fois, on est peut-être en mesure de trancher. Les gigantesques expériences effectuées sur terre - au CERN (avec le L.H.C.) - et dans l'espace (avec le satellite Planck) nous donnent des débuts de réponse. Serait-ce donc la fin du hasard ?Igor et Grichka Bogdanov ont déjà publié chez Grasset Dieu et la Science (1991), Le visage de Dieu (2010), Avant le Big Bang (2004) et La pensée de Dieu (2012).
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Ce livre pourrait s'appeler « Un secret ». C'est l'histoire (Paris, années 2000) d'une mère qui, un peu par hasard, appelle sa fille « Salomé ». Un prénom qui lui semble confusément familier. C'est l'histoire d'une petite fille qui fait toutes les nuits des cauchemars.
C'est l'histoire d'une autre fillette (Lituanie, 1943) qui n'a pas survécu à la guerre. C'est l'histoire du ghetto de Kovno, des juifs d'Europe de l'Est, c'est l'histoire d'une famille, celle de Colombe Schneck, entre drames et reconstruction.
Mais que s'est-il vraiment passé dans le ghetto de Kovno en 1943? A-t-on le droit d'écrire sur la Shoah quand on aime l'amour et les sandales dorées ? Pourquoi toute cette culpabilité ?
Un jour, Colombe a décidé qu'il lui fallait savoir, qu'il lui fallait comprendre. Patiente mais résolue, elle a commencé son enquête. Elle a interrogé son oncle (l'écrivain Pierre Pachet), elle a fouillé les vieux cartons, elle a rencontré dans le monde entier ses cousins, en Israël, à New-York, en Lituanie. Elle a trouvé des photos, elle a entendu parler de l' « aktion », et de l'ignoble « sélectionneur » du ghetto, celui qui mangeait son sandwich en envoyant les juifs à la mort. Et Salomé a eu sa « réparation », son tombeau de papier.
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Et si Françoise Giroud était encore plus grande que sa légende ? Plus riche, plus complexe, plus intéressante que l'image d'Epinal de la jeune femme talentueuse qui devint la première journaliste de son temps ?
La trajectoire, on la connaît : engagée par Hélène Lazareff à la création de Elle puis cofondatrice de L'Express, et enfin chroniqueuse au Nouvel Observateur, l'ex script-girl de Jean Renoir avait le sens des phrases assassines : la griffe sous le sourire enjôleur. Compagne et complice de Jean-Jacques Servan-Schreiber, farouche opposante à la guerre d'Algérie, amie fidèle de Mendès France et de Mitterrand, celle qui "inventa" la Nouvelle Vague et roulait en décapotable fut une grande amoureuse, aimant le plaisir autant que le devoir. Femme politique, cette fille d'immigré turcs ne passa jamais son bac, mais devint Secrétaire d'Etat à la condition féminine sous Giscard d'Estaing. Travailleuse acharnée, élégante en diable, éprise de liberté, c'était une visionnaire, qui incarna la naissance de la femme moderne.
Mais on découvre ici que ce tempérament passionné a aussi ses zones d'ombre - expérience de la trahison, coup de folie passionnelle, tentative de suicide, mort d'un fils... Et si une phrase de sa mère, sur son lit de mort, avait déterminé sa trajectoire et son destin ?
A travers le portrait d'une femme d'exception, c 'est une époque de feu que ressuscite ici Laure Adler : un temps, pas si lointain, où l'on savait encore se battre pour des idéaux. -
« Le manuel de l'esclavage, c'est un peu la Convention de Genève du djihadisme, écrite par une génération qui croit vivre dans l'Arabie du viie siècle tout en regardant Game of Thrones, où les scènes de bordels servent d'intermèdes aux décapitations... Esclave de douze maîtres, vendue et revendue de Qaraqosh en Irak à Raqqa en Syrie, l'histoire de Marie dessine la géographie de l'État islamique. Et sa théologie : tous les péchés des hommes se sont incarnés dans son corps de femme... » Marie nous a confié son histoire : elle a exigé que tout soit raconté, que rien ne soit omis. Son récit bouleversant est celui d'une chrétienne capturée par les djihadistes, qui veut vivre, qui se bat, qui refuse de se laisser briser par la bestialité des hommes. Et celui de la victime, souillée, torturée, violentée, qui découvre finalement comment on est accueilli par les siens quand on revient de l'enfer.
Ce livre montre les exactions commises au nom de la charia. Il oblige à voir comment les fondamentalistes, qui n'ont d'yeux que pour les vierges du Paradis, transforment les femmes en putains.
Dans la presse « La qualité littéraire de ce livre, la palette de registres qu'il met en oeuvre dans une sorte de vision kaléidoscopique, réussissent le tour de force de sonder l'abime, avec une sobriété qui déjoue tout voyeurisme » La Libre Belgique « C'est un appel au bord du bordel et de l'abîme. On y entend rouler l'écho des contes des premiers chrétiens, murmurer la consolation araméenne et hurler l'épouvante génocidaire. Une histoire à mettre entre toutes les mains, surtout celles qui font le signe de la dénégation face au fascisme islamiste. » Marianne « Du bout du monde, la « putain du Califat » veut qu'on relaye ce message qu'elle demande en boucle depuis cinq ans. « j'espère que les Nations Unies soutiendront ma cause et la porteront devant la Cour internationale de justice. J'en ai besoin pour retrouver ma dignité, réclame-t-elle » ELLE « Ce document fruit d'un travail de plusieurs années est aussi précieux que terrible. Il retrace, la montée du fondamentalisme islamique et le sort des chrétiens d'orient. Leurs voix enfin libérées de l'ombre de l'indifférence, irriguent ce récit quasi littéraire écrit à quatre mains » l'Express « Ce récit poignant propose une réflexion profonde sur la religion, la foi et Dieu, qui interroge l'Islam comme la chrétienté » Femme Actuelle « Ce récit bouleversant sur la condition des esclaves de Daesh ou tous les péchés des hommes se trouvent incarnés dans ce corps de femme » Le Canard Enchaîné -
A l'aube du 18 mars 1955, le paquebot à bord duquel le narrateur était monté quinze jours auparavant à Buenos Aires mettait le cap sur Naples. Il allait avoir vingt-cinq ans lorsqu'il entreprit ce voyage - qu'il voulait sans retour - les poches vides, mais fort d'une double conviction : son destin l'attendait en Europe, et - c'était là sa devise - pour tenir debout, il fallait apprendre à tomber. "Auto-fiction" d'un moraliste autant que récit picaresque peuplé de personnages hors du commun, ce livre nous entraîne des bas-fonds de Naples à Rome, où l'auteur fait longtemps l'expérience de la faim ; de l'Espagne noire de Franco - où il restera quelques années, toujours talonné par la misère - à Paris où il éprouve que le voyage, enfin, s'achève. Sans soupçonner qu'un autre l'y attendait qu'il effectuera à son insu : le lent passage de sa langue d'enfance à celle de son pays d'élection. Et tout au long de ce parcours, les figures tutélaires de la vie d'un homme se redressent, éveillées par les soleils de sa mémoire.
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Blaise Mortemar, dit Jésus, n'est pas un garçon de ferme ordinaire ; il est doué d'une sensibilité à fleur de peau, il sent, ou sait, des choses que les autres voudraient cacher, ou ignorer. Il a tout de suite compris, par exemple, qu'Epiphanie, cette jolie fille venue de la ville pour épouser Maxime Ducastel, son patron, n'était pas faite pour cet homme-là, ni même pour cette famille-là. La vieille ne l'aime pas, c'est évident. Pareil pour la châtelaine, chez qui elle va faire le ménage pour arrondir les revenus de la ferme. Epiphanie, c'est clair, est trop bien pour tous ces gens qui ne peuvent pas la comprendre. Jésus, donc sait tout, voit tout, même quand il n'est pas là. Il est le témoin attentif des amours difficiles des escargots dans les haies humides de Normandie, des errances meurtrières du renard, du caractère de cochon du sanglier noir qui ne trouve le repos que dans le secret de sa souille... Mais sait-il qui a tué l'horrible châtelaine ? La police aimerait bien un petit coup de main, or Jésus, lui, a des principes... Voici un roman dont les héros sont autant les humains que les animaux, voire les plantes. Pour autant, il ne s'agit pas d'un roman écologique ou champêtre. Non, Jésus pense tout simplement comme Spinoza !!!
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Un avion se pose dans un pays de rizière, un couple se chamaille au sujet d'une adresse d'hôtel égarée : Jacques et Isabelle Cessac viennent d'attérir au Cambodge ! A peine franchis les couloirs de l'aéroport, c'est le choc de la mousson. Un chauffeur de taxi s'avance et saisit leur bagage : Adoptant ?
Mariés depuis dix ans, Jacques, 34 ans, médecin généraliste rural et Isabelle, 29 ans, vivent en Auvergne. Jusqu'au jour où tout s'effondre... Isabelle découvre sa stérilité. Quelques mois plus tard, et pour mettre un terme au cercle infernal de la médicalisation, ils envoient un dossier à la M.A.I. et comme tous les adoptants, partent inconscients, gonflés à bloc.
C'est leur premier voyage à l'étranger et l'arrivée à Phnom Penh est à la mesure de leur dépaysement ! Ballet de la circulation, enfants jouant sur les trottoirs malgré la pluie, quartiers contrastés, foules colorées des marchés, grappes des moby dop zigzaguant sur la chaussée.
L'accueil est glacial. Le fonctionnaire, pressé, ne lève même pas les yeux de son bureau. Quand Jacques réclame des informations concernant la procédure, il leur propose une liste de démarches écrite par une adoptante leur donnant un fil d'ariane fragile. Et la ronde éprouvante des orphelinats commence. Puis la confrontation avec les autorités cambodgiennes, elles aussi, submergées par le travail. La méfiance et la jalousie des autres adoptants. Les fausses joies, les discussions à n'en plus finir sur le prix d'une course en taxi, les rebondissements autour des signatures, la débrouille, la peur des réseaux et la tentation du trafic. Et surtout l'angoisse de l'échec et du retour sans enfant. Chaque jour, le dérisoire côtoie la déprime.
Au bout d'un mois, alors que tout laissait croire qu'ils allaient échouer, la chance leur sourit : en apportant des jouets aux enfants de HOLY BABY, un orphelinat où ils se sont rendus plusieurs fois, Jacques et Isabelle se voient attribuer une petite Lola, âgée de huit mois. Mais il faut d'abord passer les examens à l'Institut Pasteur, savoir si elle est H.I.V positive ou négative, lui faire faire des radios des poumons et enfin squatter indéfiniment en dealant au plus près les bakshishs, les différents ministères cambodgiens pour obtenir leur validation de cette adoption avec l'angoisse jusqu'à la dernière minute que tout cela échoue.
Holy Lola est l'histoire d'une adoption réussie mais aussi d'un voyage initiatique au coeur d'un pays martyrisé par l'histoire, un voyage au coeur de soi-même et des égoïsmes, des peurs à dépasser : juste pour devenir parents. -
Saviez-vous que les fessées sont des oiseaux dont les ailes ressemblent fort à des mains ? Le marchand de fessées nourrit les petites bêtes avec soin, mais malheureusement la demande se fait rare : les parents ne veulent plus donner de fessées à leurs enfants. Le marchand organise une grande fête avec beaucoup d'enfants pour que ses chères fessées puissent prendre de l'exercice. Mais tel est pris qui croyait prendre, les fessées vont se mobiliser contre le cruel marchand qui sera fouetté à son tour... Un livre absolument désopilant et plus sérieux qu'il n'y paraît.
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Au nom de l'égalité, les 54 millions de français se proclament tous défavorisés et réclament plus d'argent mais aussi plus de droits, d'avantages, de loisirs et de garanties. "toujours plus !" au terme d'une enquête sans précédent, françois de closets dresse le nouveau palmarès des inégalités révélant les français qui jouissent des plus hauts revenus, mais également ceux qui bénéficient de la sécurité de l'emploi, des rentes de situation, des privilèges fiscaux, des positions de monopole, du travail agréable, du temps libre, des protections renforcées, des promotions assurées, des avantages en nature, des statuts confortables et des primes généreuses. ainsi est mise en évidence l'existence d'une france à l'abri de la crise, une véritable "privilégiature" qui englobe tout à la fois riches héritiers, opulents notaires, gros céréaliers et, plus modestes, les salariés des banques, d'e.d.f. ou des grandes entreprises. a l'opposé de ces puissantes corporations se trouve la france faible et inorganisée, celle des petits patrons, des ouvriers, des travailleurs précaires ou sans emplois. ahurissant contraste ! un siècle de progrès social sépare le personnel douillettement installé dans les caisses d'épargne ou au {journal officiel} et les travailleurs misérables du nettoyage ou de l'habillement. preuves à l'appui, chiffres en main, c'est la coupure en deux de notre société qui est ici dénoncée.
Au-delà du simple constat, {toujours plus !} pose les nouvelles règles du jeu entre les français, celles qu'aucun gouvernement n'a encore eu le courage d'énoncer. en conclusion l'auteur propose une "société à la carte" qui, rejetant les guerres de religion, permettrait à chacun de choisir son destin.
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Manifeste philosophique, écrit dans une langue belle et limpide, ce livre entend poser les bases d'un pessimisme historique de type nouveau. Convoquant auprès de lui les leçons de l'histoire récente, les enseignements du plus lointain passé, des références littéraires autant que métaphysiques, il peut se lire comme une véritable archéologie du temps présent, acharnée à démontrer cette thèse résolument noire : la vie est une cause perdue et l'homme un Dieu manqué, le bonheur est une idée vieille et la société bonne un rêve meurtrier, le Maître a toujours raison parce qu'il est l'autre nom du monde. Renvoyant dos à dos toutes les versions modernes de l'optimisme, les confrontant à la pesante réalité de la barbarie à visage humain, il irritera les gais savants qui continuent de croire dans les fables éternelles qui gouvernent le troupeau humain ; il répond pied à pied aux mensonges progressistes qui, à force d'enchanter le monde, le mènent peut-être à la catastrophe ; il n'épargne bien sûr pas le socialisme, cette tradition politique qui s'est tant de fois égarée, qu'elle n'est peut-être plus bonne aujourd'hui qu'à fournir au Nouveau Prince ses nouvelles armes politiques.
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A l'âge où chaque au revoir pourrait être un adieu, Pierre, un grand architecte parisien épicurien de nature, a décidé de s'éloigner de sa propre vie. Il s'est exilé en Irlande et vit chaque journée dans sa plénitude, son oeil d'étranger captant avec délices tout ce que l'habitude empêche de percevoir : la rumeur d'un fleuve souterrain, la complicité discrète d'une femme, la rencontre de ces grands Irlandais qui, à deux pas d'un abri, poursuivent sous la pluie amicale de joyeuses conversations de noyés... Toutes les circonstances de la nouvelle existence de Pierre sont réelles mais le roman dépasse la réalité. Une inexplicable calcification, progressivement révélée, gagne son héros et le figera, sans douleur mais sans rémission. {L'âge de Pierre} est un livre de sagesse, celui de la réconciliation de l'homme avec sa destinée, quand, le coeur et la pensée rassérénés, il accepte de se fondre et se confondre avec les éléments qui soutiennent ce projet mystérieux entre tous, et auquel il a sans doute contribué : l'univers.
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Le 7 avril 1994, François de Grossouvre est retrouvé mort dans son bureau, au coeur du Palais de l'Elysée, à deux pas de François Mitterrand dont il a été l'un des plus fidèles compagnons de route. Les murs capitonnés ont étouffé le bruit du 357 Magnum Manurhin que cet amateur d'armes, chasseur et responsable des chasses présidentielles, a retourné contre lui-même. Le bruit mais pas l'onde de choc qui va secouer le premier cercle des mitterrandiens. Un suicide ? Oui, mais on ne suicide pas au hasard quand on est conseiller et intime du Président. François de Grossouvre, aristocrate maurassien passé par la résistance, industriel tissant ses réseaux de Marrakech à l'Afrique noire, franc-maçon et membre des services spéciaux, n'était plus le séducteur élégant de tweed vêtu, le financier des campagnes électorales, mais un homme amer, un ami déçu, un Belphégor vieillissant errant dans les couloirs de l'Elysée ; un confident du pouvoir qui allait trahir les siens. Pourquoi et comment ce ministre de la vie privée de François Mitterrand, parrain de Mazarine, alors le secret le plus défendu de la République, a-t-il décidé d'en finir ? Pourquoi et comment va-t-il dénoncer aux journalistes et aux juges les malversations et les dérives d'une Mitterrandie crépusculaire? Voici le sujet de ce livre : le roman du pouvoir qui broie les hommes, le roman d'une amitié amoureuse, celle qui lia deux hommes au-dessus de la foule des courtisans.