Bord De L'Eau
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Israël-Palestine, année zéro : Le 7 octobre 2023, une onde de choc mondiale
David Khalfa
- Bord De L'Eau
- Documents Bord De L'eau
- 18 Octobre 2024
- 9782385190842
Les massacres du 7?octobre et la guerre dévastatrice qui en a découlé constituent un moment charnière de l'histoire du temps présent. À l'instar de l'invasion russe de l'Ukraine, cette année zéro du conflit israélo-palestinien rebat les cartes de la géopolitique mondiale. Elle contraint les belligérants, mais aussi les puissances régionales et internationales, à revoir leur stratégie ainsi qu'à clarifier leurs positions dans la perspective de l'émergence d'une solution à deux États.
Parallèlement, en Europe comme aux États-Unis, la radicalisation du débat public autour de la guerre Hamas-Israël attise les tensions et favorise une montée sans précédent de l'antisémitisme depuis la Seconde Guerre mondiale. En réunissant dans le même ouvrage des auteurs et des activistes israéliens et palestiniens, ce livre entend favoriser le retour à un débat serein, argumenté et contradictoire. C'est à cette condition que l'on peut déjouer le piège des raisonnements binaires qui encouragent les logiques d'exclusion et de haine.
L'ouvrage offre un éclairage croisé sur les aspects militaires, diplomatiques, politiques et sociétaux de la tragédie en cours et décrypte ses répercussions sur la scène régionale et internationale. Il dresse également un tableau des conditions qui permettraient de tracer un nouvel horizon diplomatique vers la paix. Quelle sortie de crise?? Quel avenir pour Israël, la Palestine et le Liban?? Quelle est l'implication de la Russie et de l'Iran?? Quel est l'impact de la guerre Israël-Hamas sur les élections présidentielles américaines?? Quel rôle pourraient jouer les puissances arabes du Levant et du Golfe??
Si la nouvelle donne régionale repose sur l'élargissement du processus de normalisation des relations du monde arabo-musulman avec Israël, elle suppose des changements systémiques en Israël comme en Palestine?: le renoncement à la lutte armée et au terrorisme d'un côté, l'arrêt de la colonisation et la reconnaissance d'un État palestinien de l'autre. Pour y parvenir, Israéliens et Palestiniens devront faire émerger une nouvelle offre politique, afin que ces deux peuples qui sont condamnés à vivre côte à côte, puissent retrouver le chemin de l'espoir. -
Petite histoire du wokisme des Lumières à nos jours
Bruno Viard
- Bord De L'Eau
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- 13 Septembre 2024
- 9782385190583
Si le point de départ et le point d'arrivée de ce livre sont le wokisme contemporain, son enquête s'élargira à la pensée critique depuis deux siècles dans ses grandeurs autant que dans ses inflammations. Comment, quand on est l'héritier de 1789 et de 1848, ne pas s'efforcer d'être éveillé, comme disait Bouddha, surtout sur les grandes questions de l'égalité des classes, des sexes et des « races » ? Nous nous efforcerons d'être résolument woke. Mais les meilleures choses sont exposées à des inflammations désignées par les suffixes - ites et - isme. Le wokisme, cette irritation de la pensée woke, fait système avec un populisme nationaliste de nature explosive. Thèse et antithèse s'entrechoquent dans une guerre dangereuse. Mai 68 est aussi analysé selon ce principe d'ambivalence. Le marxisme-léninisme qui a obsédé le XX° siècle en est un autre exemple. L'enquête historique remontera en effet aux années 1830, moment d'une grande bifurcation. Indignée contre la société d'argent qui s'installait, la radicalité romantique fit l'économie du principe de réalité en politique comme en art. On découvrira que le socialisme républicain est le seul à cocher toutes les cases puisqu'il fut anticapitaliste, anticommuniste, antisexiste, antiraciste et, déjà, écologiste. Anthropologique autant qu'historique, l'enquête permet à l'auteur de mettre en évidence l'existence d'un seuil à partir duquel une pensée se radicalise et se rigidifie. La loi d'ambivalence est son critère d'évaluation.
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Démocratie ! manifeste
Christophe Pébarthe, Barbara Stiegler
- Bord De L'Eau
- Documents Bord De L'eau
- 15 Septembre 2023
- 9782356879707
Ce livre trouve son origine dans un engagement commun. La philosophe Barbara Stiegler et l'historien Christophe Pébarthe élaborent une histoire et une philosophie démocratiques de la démocratie. Ils reviennent à la racine de ce régime et en rappellent la singularité, pour ensuite dégager les problèmes contemporains de la démocratie.
Depuis 2500 ans et sa création à Athènes, la démocratie a longtemps été ressentie comme un scandale. Le peuple pouvaitil donc se gouverner ? Sans faire confiance aux jugements de certains de ses membres, mieux éduqués, disposant du temps nécessaire pour réfléchir aux problèmes de la société ? À peine était-elle créée que ces critiques, et bien d'autres, lui étaient opposées. Au mieux, elle était envisagée comme un idéal que les réalités sociales rendaient impossibles. Le peuple étant majoritairement composé de pauvres, ces derniers gouvernaient de fait la cité selon leur intérêt, et non celui de tous. En s'instituant deuxième philosophe après Socrate, l'Athénien Platon mit en forme cette opposition qui gouverne encore aujourd'hui le plus souvent la philosophie.
Si la peur de voir des ignorants exercer le pouvoir a perduré, la perspective d'un gouvernement du peuple a été abandonnée ou, au mieux, confondue avec une dérive qualifiée de « populiste ». Au nom de la complexité des enjeux, une minorité d'experts autoproclamés, légitimés par des élections, dirige ce qu'ils nomment des démocraties représentatives. À chaque contestation sociale toutefois, ils n'hésitent à se draper dans l'intérêt général pour défendre des mesures majoritairement rejetées. Ils dessinent ainsi un gouvernement contre le peuple au nom de son intérêt supérieur. C'est donc bien, encore et toujours, l'égale capacité à produire un jugement sur la société qui est contestée. Le scandale de la démocratie demeure inchangé. Il en va de même pour ceux qui réduisent les individus dominés à une expertise sur leur propre domination, comme si cette position sociale interdisait toute prétention à accéder à l'universel. -
La gauche peut-elle combattre le néolibéralisme ?
David Cayla
- Bord De L'Eau
- Le Temps Des Ruptures
- 13 Septembre 2024
- 9782385190613
Ces dernières années, la gauche a semblé impuissante à répondre à la régression sociale et à imposer un nouvel imaginaire de progrès. Face au néolibéralisme, elle s'est retrouvée piégées par deux postures mortifères. La gauche d'accompagnement, incarnée par la présidence de François Hollande renonce à améliorer les conditions de vie des plus modestes, distribue des subventions aux entreprises et dégrade les services publics au nom de la compétitivité. La gauche de revendication, incarnée par Jean-Luc Mélenchon depuis la présidentielle de 2017, promet de renverser le « système » en présentant une radicalité qui ne parvient pas à convaincre et se fait dépasser dans les suffrages par l'extrême droite. Cet ouvrage entend répondre à deux objectifs. Le premier est de montrer les failles et les faiblesses du moule néolibéral auquel la présidence Macron et la gauche d'accompagnement prétendent se conformer. Il démontre que le « réalisme » auquel ils se raccrochent est souvent contraire à l'intérêt général et s'appuie le plus souvent sur des dogmes économiques non démontrés. Le second objectif est de proposer une analyse critique des propositions issues de la gauche de revendication en montrant que les discours et les postures qu'elle défend sont souvent contradictoires et ne peuvent servir de socle pour gouverner. Ainsi, ce livre milite pour une gauche à la radicalité renouvelée qui soit capable de proposer un projet réaliste permettant de renverser l'ordre néolibéral dans le but d'agir concrètement en faveur des classes populaires et pour reconstruire un État social.
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Transgresser la loi : Entre illégalismes et arrangements
Mohamed Nachi
- Le Bord de l'eau
- Critiques Educatives
- 15 Janvier 2025
- 9782385191030
Qui contourne la loi et pourquoi ?âÂeuros- Comment analyser ces contournements avec le légal ? En mobilisant la notion foucaldienne d'illégalismes en lien avec la question de la transgression et du contournement de la loi et des normes, ainsi que des pratiques d'arrangement, les auteurs nous offrent un panorama actualisé « du jeu avec la loi ». Il apparaît que les pratiques illégales et les arrangements sont parfois l'expression d'une forme de dissidence vis-à-vis de l'autorité de l'État, de la société officielle et des institutions qui prétendent l'incarner. Ces pratiques constituent pour les « acteurs faibles », les « sans-parts » (Rancière) des manières de faire-avec combinant des formes de négociation, de mobilisation et de « résistance » (Scott). Peut-on, dès lors, considérer certaines formes d'illégalisme et d'arrangement comme des « arts de faire » ou des « ruses subtiles » (de Certeau) et des pratiques légitimes de « résistance » (Scott) ? Comment peut-on considérer la « justesse » de telles pratiques : relèvent-elles d'une « économie morale » des pauvres (Thompson), d'une « pathologie du social » (Honneth) ou encore d'une dérive des conduites anomiques liée à la situation de crise et au « désordre » (Balandier) que traversent nos sociétés ?
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Albert Camus face à la violence : À l'épreuve du « siècle de la peur »
Rémi Larue
- Bord De L'Eau
- 13 Septembre 2024
- 9782385190651
Entre révolutions, guerres et d'autres formes encore, la question de la violence s'est imposée à Camus comme à une grande partie de ses contemporains, soucieux qu'ils étaient de penser une époque particulièrement marquée par ses conséquences concrètes dans le monde. Notre thèse a voulu montrer comment la manière dont Camus aborde ce problème philosophique s'inscrit pleinement dans son époque, d'autres diront dans son « moment », tout en faisant apparaître une certaine originalité. Le premier signe de cette originalité tient, selon nous, dans la façon dont il a construit cette approche et cherché à représenter la violence dans sa diversité. De la bagarre d'enfants à la réalité crue de la guerre et de la révolution, en passant par le suicide ou encore le meurtre, cette diversité tient autant dans les formes évoquées que dans les acteurs dépeints. De cette diversité, nous avons tenté de réunir et d'analyser ce qui constitue, selon nous, une approche morale et politique de la violence, qui émerge notamment à partir de la Seconde Guerre mondiale et de l'expérience de l'écrivain dans les rangs de la Résistance. Une telle esquisse nous a conduit à écarter d'autres formes d'approche comme celle qui pose la question des sources de la violence en tentant de les expliquer ou encore celle qui veut faire le jour sur le caractère naturel de la violence chez l'être humain. Le deuxième signe concerne le contenu de cette approche et les pistes de réflexions voire de prises de positions qu'il y développe. Soucieux de se concentrer sur ce que fait la violence aux êtres humains plutôt que de tenter d'en saisir l'essence, on pourrait résumer les positions de Camus par la formule que l'on replace au coeur de sa démarche : « Ni victimes ni bourreaux ». Toute sa vie, l'écrivain a maintenu le souci d'une continuité dans ses réflexions et ses positions sur la question, alors même qu'il multipliait les canaux d'expression avec autant de genres littéraires pratiqués. À l'aide de la figure de la spirale de la violence politique, nous avons essayé d'analyser en profondeur les éléments constitutifs de cette approche proposant de limiter la violence plutôt que cherchant à l'éradiquer. Sur ce chemin, nous avons trouvé sa volonté de mettre en avant le dialogue, afin d'incarner cette limite aux actes violents, mais aussi la mise à l'épreuve par l'histoire à travers la décolonisation de l'Algérie, véritablement déchirure dans l'oeuvre et l'itinéraire intellectuel de Camus. Notre réflexion se situe dans une perspective d'histoire intellectuelle, c'est-à-dire en se plaçant au carrefour entre l'histoire, la littérature, la philosophie et la science politique. Camus était convaincu que sa création devait avoir pour source principale son expérience. À ce titre, nous avons attaché autant d'importance à sa production littéraire et intellectuelle qu'au contexte qui entourait cette dernière, en prenant soin de toujours rattacher les textes aux événements historiques qui leur servaient de décor, mais aussi aux débats intellectuels qui les nourrissaient.
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Grandir en cité : La socialisation résidentielle de « jeunes de cité »
Mickael Chelal
- Le Bord de l'eau
- Documents Bord De L'eau
- 15 Janvier 2025
- 9782385191054
Vivre dans l'intimité des citésâÂÂÂÂeuros- voilà ce que l'auteur nous invite à faire dans ce passionnant ouvrage avec les filles et les garçons de milieu modeste qui y grandissentâÂÂÂÂeuros- En dehors de l'école et de la famille, comment font-ils l'apprentissage de la vie ? Comment s'initient-ils aux codes et aux normes des relations ? Ce livre révèle un aspect insoupçonné de la socialisation des jeunes de banlieue : les rapports de pouvoirs hiérarchiques entre « grands » et « petits », se reproduisant d'âges en âges, depuis l'enfance jusqu'à l'âge adulte. Les « grands » contrôlent, initient, protègent, surveillent, répriment. Les « petits » se soumettent, se rebellent, ou se réfugient dans des micro-territoires constitués, à l'abri des regards. Puis ils deviennent « grands » à leur tour et reproduisent ce même schéma de relations fondé sur la valeur cardinale du « respect ». Peu échappe à cette structure puissante, à cette communauté d'expérience, pas même les filles, qui occupent aujourd'hui leur place dans cette organisation sociale, même si elles ne participent qu'en partie aux rapports de classes d'âge. Récits, descriptions, portraits, extraits de conversation composent une part essentielle du texte, rédigé sur la base d'une enquête de très longue durée dans un grand ensemble de Seine-Saint-Denis, à la fois de l'intérieur et distanciée. Mobilisant de multiples matériaux (plusieurs milliers de pages de notes d'observation, des enregistrements, des entretiensâÂÂÂÂeuros-) recueillis principalement au sein d'un groupe de garçons, d'un groupe de filles, et plusieurs espaces du quartier, comme le terrain de foot, l'enquête invite le lecteur à se plonger dans l'intimité de la cité.
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Le désastre urbain et la crise de l'art contemporain
Serge Latouche
- Bord De L'Eau
- La Bibliotheque Du Mauss
- 13 Septembre 2024
- 9782385190620
Ce livre vise à apporter un éclairage décroissant sur les mystères de l'esthétique. L'analyse du désastre urbain qui ouvre la réflexion ne renvoie pas seulement à l'inscription territoriale de la logique de destruction matérielle de l'économie de croissance, mais aussi à ce qu'on a appelé la crise de la culture, soit une perte des valeurs, une destruction du goût, de la sensibilité, et finalement de l'art de vivre. Cette destruction qu'on peut qualifier d'esthétique se manifeste pleinement dans la crise de l'art contemporain ; elle résulte en dernière instance du même processus de colonisation de l'imaginaire par l'économique que celui de la deterritorialisation. L'esthétique, pièce essentielle du réenchantement du monde, se trouve ainsi au carrefour des réflexions sur la décroissance.
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Manufacture de l'homme apolitique
Caëla Gillespie
- Bord De L'Eau
- Clair & Net
- 4 Juin 2024
- 9782385190262
Comment avons-nous pu nous mettre en retrait, adopter volontairement une attitude passive, face à la plus radicale des destructions jamais entreprises par le néolibéralisme, à savoir le démantèlement des corps politiques, la lucratisation de tous les services publics, la privatisation de l'espace public ?
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Une école sous le choc? : Le monde enseignant après l'assassinat de Samuel Paty
Sébastien Ledoux, Ismail Ferhat
- Bord De L'Eau
- Parcelles D'humanite
- 4 Octobre 2024
- 9782385190958
L'assassinat de Samuel Paty par un terroriste survenu le 16 octobre 2020, près de son collège de Conflans-Sainte-Honorine où il travaillait comme professeur d'histoire-géographie, a eu un grand retentissement politique et médiatique. La victime a d'abord l'objet de différents hommages de la population le 19 octobre dans plusieurs villes de France, puis dans le cadre d'un hommage national de l'État à la Sorbonne le 21 octobre. Le contexte de cet assassinat a provoqué dans les semaines et les mois qui ont suivi d'intenses polémiques dans les médias sur la laïcité, les caricatures, le séparatisme religieux, la formation des enseignants, « l'islamo-gauchisme », ou la situation des quartiers populaires urbains. Dans cette production considérable de politiques et discours dans l'espace public depuis cet événement dramatique, les réactions des personnels éducatifs, à commencer par les enseignants, ont été paradoxalement très peu traitées. Dans un format volontairement court, le livre se fonde sur le résultat de deux enquêtes, complémentaires, l'une qualitative, l'autre quantitative. L'enquête qualitative a été menée dans les semaines qui ont suivi la mort de Samuel Paty auprès d'enseignants de la région parisienne dans le cadre d'entretiens semi-directifs (projet "Le monde scolaire face aux attentats"/Programme "13-Novembre" CNRS-Inserm). L'enquête qualitative porte sur les enseignantes et enseignants des premiers et second degrés deux ans après, à l'automne-hiver 2022-2023, à partir d'un questionnaire écrit qui a déjà reçu plus de 1400 réponses et toujours en cours de diffusion. Ces deux enquêtes donnent à voir les réactions de ce champ professionnel à cet attentat dans plusieurs domaines. Le livre étudie ainsi les dimensions personnelle (émotion, affects, convictions), relationnelle (avec les collègues, les élèves, la hiérarchie) et professionnelle (évolution des cours d'EMC, notamment sur la laïcité, la liberté d'expression et des outils pédagogiques mobilisés) des réactions des enseignants enquêtés. Sur un événement marqué par les polémiques politico-médiatiques et de nombreux clivages de la société française, l'ouvrage propose ainsi une analyse scientifique portant sur les enseignants afin d'éclairer le débat public et les professionnels de l'éducation sur la reconfiguration des enjeux scolaires et civiques après la mort tragique de Samuel Paty.
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Sociologie des Gilets jaunes : Reproduction et luttes sociales
Antoine Bernard de raymond, Sylvain Bordiec
- Bord De L'Eau
- Documents Bord De L'eau
- 13 Septembre 2024
- 9782385190644
L'irruption du mouvement des Gilets jaunes, le 17 novembre 2018, a surpris nombre d'observateurs. Comment un appel à des blocages contre une taxe sur le diesel a-t-il pu mobiliser aussi massivement des catégories qui se tiennent habituellement à distance du jeu politique ? Comment faut-il comprendre les revendications des Gilets jaunes sur le « pouvoir d'achat » et pour la « justice fiscale » ? En quoi les rassemblements sur les ronds-points participent-ils d'un renouvellement de la contestation sociale et, plus largement, de la politique ? Fort d'une enquête au long cours auprès de groupes locaux de Gilets jaunes, ce livre montre que ce mouvement relève moins du conflit dans la sphère de la production qu'il ne révèle une crise de la reproduction sociale des ménages populaires, dans les espaces péri-urbains et ruraux. Autour d'enjeux tels que l'automobile et le pouvoir d'achat se jouent des destins sociaux, non seulement des individus, mais surtout des familles. Ce livre propose ainsi une relecture et un déplacement de l'héritage marxiste et invite à ne pas lire les conflits uniquement en référence au travail et à la production, pour souligner le rôle central des enjeux de reproduction, inscrits dans la sphère domestique et familiale. Les rassemblements sur les ronds-points ont donné une force collective à ces vies contraintes. Sur ces lieux familiers, les Gilets jaunes ont pu inventer leurs propres manières de contester, en dehors des cadres institués de la protestation. Le partage d'expériences, la recherche d'équilibres entre différents profils et sensibilités conduisent à mettre à distance la politique officielle et ses clivages partisans, pour faire valoir une exigence de souveraineté populaire face aux élites. Les apports de cette enquête permettent ainsi d'ouvrir une réflexion sur la manière d'articuler question sociale, modes de vie et question environnementale dans le contexte du changement climatique.
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Malgré la Shoah, le discours antisémite qui l'avait permis, n'a pas changé : les Juifs, peuple coupable, tout entiers situés du côté de la domination, du privilège et de la spoliation, se seraient accaparé l'avenir du monde. L'antisémitisme, d'où qu'il vienne, proclame l'urgence de déloger les Juifs d'une place imméritée, d'une « élection » usurpée ...
Difficile de ne pas reconnaitre l'imaginaire ancestral de ce discours délirant qui de nouveau se parle un peu partout, et, c'est le plus terrible, parfois même à l'insu de ses locuteurs. Mais comment un si petit groupe humain peut-il demeurerl'obsession de centaines de millions d'individus ?
Que peut bien signifier cette « domination juive », ce terrifiant empire que les Juifs exercent sur les antisémites ?
L'antisémitisme est d'abord une très ancienne vision du monde qui postule l'abolition du judaïsme comme condition d'une rédemption universelle. Mais il est aussi une rage intime contre les Juifs qui, dès lors occupent la place originelle de l'altérité fondamentale. Celle qui oblige et nous grandit mais aussi celle que beaucoup considèrent comme une menace à éliminer.
Ce rejet essentiel de l'Autre apparaît comme un modèle de la dénonciation de l'origine et du nom, comme un affranchissement de toute dette mais aussi comme la hantise de tout désir que cet Autre, et sans doute tout Autre, peut susciter en soi.
Pour les antisémites, les Juifs portent le grand nom coupable, cette accusation est à l'origine de toutes les démissions du courage. Car seul le nom de l'Autre nous permet de penser la responsabilité d'un monde commun.
Franz Fanon avait prévenu : « Quand vous entendez dire du mal des juifs, dressez l'oreille, on parle de vous. » -
L'effet Starmer : comment les travaillistes sont devenus un parti de droite
Cyril Richert
- Le Bord de l'eau
- Documents Bord De L'eau
- 22 Janvier 2025
- 9782385191160
Partout en Europe, les partis sociaux-démocrates ne semblent concevoir leur avenir que dans une stratégie de validation des politiques de droite. En ce sens, l'exemple anglais nous donne à voir une mutation « chimiquement pure ». Le 4 juillet 2024, le Parti travailliste remporte une victoire éclatante aux élections nationales, obtenant l'une des plus larges majorités de l'histoire du Royaume-Uni. Keir Starmer a réussi son pari de ramener le Labour au pouvoir après 14 ans d'opposition. Sa stratégie de recentrage du parti vers des positions plus modérées et sa détermination à résoudre les dissensions internes semblent avoir porté leurs fruits. Mais derrière cette image de compétence et de sérieux se cache une tout autre réalité. Celle d'un homme qui se sera d'abord présenté comme l'héritier d'une gauche progressiste, avant d'abandonner la quasi-totalité de ses engagements pris lors de son élection à la tête du parti. Un leader intransigeant envers ses propres troupes, qui n'aura pas hésité à expulser brutalement les voix s'écartant de sa ligne. Une politique présentée comme pragmatique mais qui semble surtout se caractériser par une continuité surprenante avec les orientations des gouvernements conservateurs précédents. Est-ce vraiment pour cela que les électeurs ont voté ? C'est pour comprendre les paradoxes de ce succès que l'auteur propose de se plonger dans l'analyse des transformations de la gauche britannique sous la direction de Keir Starmer durant les années qui l'ont conduit au pouvoir.
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La première fois que je compris ce que cela voulait dire, «?être une femme », je crois que j'avais douze ans. J'étais au collège, en cinquième. Ce jour-là, j'étais en jupe, et je passais devant un groupe de garçons, certains plus âges que moi, et de filles pour rentrer chez moi quand j'entendis le premier?: « Eh, sale pute ! »
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"taisez-vous !" le débat démocratique est-il mort ?
Olivier Christin, Henri-Pierre Mottironi
- Bord De L'Eau
- Documents Bord De L'eau
- 10 Mai 2024
- 9782385190453
Issu de rencontres entre chercheurs, journalistes et dirigeants d'écoles de journalisme, ce livre d'entretiens et de discussions, a donc pour ambition de proposer une réflexion inédite sur la question des formes du débat démocratique et de proposer des moyens d'en rétablir les conditions de félicité.
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Apprendre des scolarités abimées
Régis Félix, Frédérique Fisson, Vincent Massart, Mireille Baurens
- Bord De L'Eau
- Atd Quart Monde
- 16 Août 2024
- 9782385190729
Dix histoires de vie avec l'école. Dix entretiens au cours desquels des personnes ayant vécu ou vivant encore dans la grande pauvreté parlent de leur scolarité, marquée par l'échec, et de leur vie d'adulte profondément impactée par cet échec. Elles parlent aussi de la scolarité de leurs enfants. A partir de ces entretiens, ce livre propose une réflexion sur ce que pourrait être l'école en partant de l'expérience et la pensée de ces personnes. Voilà pourquoi les auteurs se sont tournées vers elles pour chercher une réponse à la question suivante : de quelle école notre société a-t-elle besoin ? Il ne s'agit pas de réfléchir à une école pour les pauvres, mais à une école pour tous, aux bénéfices de tous. Ce qui n'exclue pas l'excellence, au contraire. Les personnes qui ont accepté les entretiens prennent ensuite du recul par rapport à ce qu'elles ont exprimé et nous donnent des pistes, non pas pour une énième réforme, mais pour une école qui donne à tous les possibilités et le goût d'apprendre, une école où les futurs citoyens se préparent à construire ensemble une société qui donne une place importante à tout le monde. On ne trouvera pas dans ce livre les idées des auteurs (tous professeurs ou anciens professeurs). Ils ont écouté les exclus de l'école pour cause de pauvreté et retranscrit le plus fidèlement possible ce qu'ils ont exprimé. N'attendons pas de ce livre une liste de préconisations ou des pistes pour changer l'écoleâ€- sans la changer ! Les personnes interrogées mettent la réflexion sur un tout autre plan. Elles nous parlent de soif de savoirs, d'éthique, de justice et de fraternité.
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Représentations des Juifs en France, 1715-1815 : Représentations des Juifs en France, 1715-1815
Ronald Schechter
- Le Bord de l'eau
- Judaica
- 22 Janvier 2025
- 9782385191016
L'ouvrage de l'historien américain Ronald Schechter, Obstinate Hebrews : Representations of Jews in France, 1715-1815 (2003, University of California Press) s'intéresse aux représentations des Juifs - par les non-Juifs et par les Juifs eux-mêmes - dans la France du XVIIIe siècle, de la mort de Louis XIV à la fin de l'empire napoléonien. Si l'ouvrage s'inscrit dans un champ bien documenté et toujours d'actualité - l'histoire des Juifs en France, ou pour reprendre un titre très récent, L'Histoire juive de la France (Albin Michel, 2023) - il offre des perspectives très stimulantes sur les Lumières et la Révolution française, sur l'histoire juive mais aussi sur les origines et la nature de l'intolérance. Ce qui intéresse avant tout l'auteur, ce n'est pas tant de savoir si la période considérée était favorable ou non aux Juifs (ce qui a déjà fait l'objet de nombreux débats), mais pourquoi les non-Juifs ont autant écrit et débattu sur une part de la population qui, à l'époque, était numériquement, mais aussi économiquement et politiquement extrêmement faible et marginale. La thèse de Schechter, originale et démontrée de manière convaincante, consiste à affirmer, pour reprendre une expression que Schechter emprunte à Claude Levi-Strauss, que les Juifs étaient « bons à penser » : c'est-à-dire qu'ils ont facilité la conceptualisation et l'articulation d'un certain nombre d'idées qui revêtaient une importance particulière pour leurs contemporains, tels que les mérites relatifs de la vie « primitive » et de la « civilisation », de l'agriculture et du commerce ; les forces concurrentes du fanatisme et de la tolérance ; le rôle de la spiritualité dans la « religion naturelle » ; la sincérité et la duplicité dans les relations humaines ou encore la possibilité d'une « nation » indivisible constituée de citoyens animés d'un esprit civique.
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J'étais du Bataillon des enfants perdus
Boris Martin
- Le Bord de l'eau
- 15 Novembre 2024
- 9782385190798
C'est une histoire que l'on pense déjà connaître. Parce qu'elle a inspiré nombre de livres et de films, parce que la télévision en a souvent fait ses choux gras, l'image de l'enfant abandonné errant d'institutions maltraitantes en familles d'accueil dépassées a fini par engendrer ses propres clichés. D'autres histoires existent pourtant. Le narrateur a quelques mois lorsqu'il arrive chez Angeline et Christian Chapelle. Elle est assistante maternelle, il est cheminot et ils ont déjà eu quatre enfants ensemble. Accueillir celui qui leur est confié, c'est avant tout un travail et le nourrisson pourrait très bien ne pas rester. Mieux vaut ne pas trop s'attacher. Mais les années passent et les liens se tissent, et chacun conjure comme il le peut la hantise de ce possible départ. L'institution en charge du placement est là qui veille, aussi protectrice qu'inquiétante. Heureusement que Madeleine, l'éducatrice, est leur alliée. Et jour après jour, l'enfant gagne des parents. Peut-être même va-t-il les amener à vivre une deuxième vie, au risque d'en payer le prix fort. Qu'importe finalement, puisqu'ils ont conclu un pacte qui s'étend au-delà de la mort. Au fil de ce récit, l'auteur reconstitue l'espace mental de l'enfant placé qu'il a été et décrypte les ressorts de la relation qu'il a nouée avec sa famille d'accueil. Mais il se fait aussi le chroniqueur de ces familles modestes sur lesquelles la société fait reposer une grande partie de l'Aide sociale à l'enfance. À partir d'une expérience personnelle - de celles que l'on a tant de mal, tous, à partager -, il donne à voir un fait social total encore largement situé sous les radars des médias, et de nos consciences.
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La Gauche plurielle (1997-2002) : Quelle place dans l'histoire de la V République ?
Pierre-Emmanuel Guigo, Thibault Tellier
- Le Bord de l'eau
- Parcelles D'humanite
- 15 Novembre 2024
- 9782385190897
Le séisme politique que fut la disqualification de Lionel Jospin et la présence au second tour de l'élection présidentielle du candidat d'extrême-droite, Jean-Marie Le Pen, occulte encore aujourd'hui les cinq années qui ont précédé. Elles furent pourtant un moment important de l'histoire de la gauche française avec une union qui crée la surprise en remportant les élections législatives de 1997, suite à la dissolution de Jacques Chirac. Ce gouvernement conduit par Lionel Jospin dont nous retranscrivons ici le témoignage met en oeuvre des réformes importantes qui continuent à marquer notre quotidien encore aujourd'hui : 35h, loi SRU, loi Taubira, CMU, AME, PACS. En dépit de sa diversité avec des Verts qui n'avaient jamais exercé le pouvoir et des communistes aux antipodes sur les questions environnementales comment cette alliance tient-elle jusqu'au bout ? Comment le président de la République et la droite se situent-ils face à cette gauche unie ? Grâce à des archives inédites et des témoignages rares - Lionel Jospin, Dominique Voynet, Jean-Claude Gayssot, Olivier Schrameck, Louis Gauthier, Jean-Christophe Cambadélis - cet ouvrage fait le bilan de ces cinq années de gouvernement de gauche et leur portée jusqu'à nos jours.
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Passeports pour la liberté (Histoire de Samira) : Théâtre et sociologie au lycée
Stéphane Beaud, Dominique Lurcel, Nacera Bencherif
- Le Bord de l'eau
- Documents Bord De L'eau
- 15 Novembre 2024
- 9782385190873
Au coeur de ce livre, il y a d'abord une de ces « histoires extraordinaires de gens ordinaires » (Joyce Carol Oates). Un récit de vie. Celui que Samira Belhoumi, 42 ans à l'époque, a confié, à l'été 2012, au sociologue Stéphane Beaud, lors de plusieurs entretiens, prémices de l'enquête de cinq ans qui allait aboutir à la parution, en 2018, de La France des Belhoumi, portraits de famille, 1977-2017 ( La Découverte) : un chemin de femme vers sa liberté, jalonné d'embuches, d'obstacles en tous genres ; une histoire de contournements, parfois à la limite de la comédie, une histoire de stratégies pour arriver, comme le dit Samira, à « se rapprocher peu à peu d'elle-même » Mais ce livre se veut aussi le compte-rendu, à plusieurs voix, d'une aventure exceptionnelle par son maillage, son ampleur, sa force relationnelle, et, aux dires unanimes de ses participants, ses effets. Une aventure partagée par des centaines d'enseignants et plus de dix mille lycéen/ne/s de la France entière : depuis janvier 2021, Stéphane Beaud et Dominique Lurcel ont rencontré des publics lycéens extrêmement diversifiés, l'un avec ses conférences et ses questionnaires anonymes, l'autre avec l'adaptation qu'il a faite des entretiens (plus de 150 représentations) : débats, confidences en Off, retours des enseignants, témoignages d'élèves. Découverte de l'autre ici, effets miroir là : l'ensemble réuni ici, corpus d'une richesse impressionnante, autorise un regard très éloigné du discours dramatisant sur « l'école en ruines », « l'échec de l'intégration », un regard radicalement à contre-courant de la vision haineuse et simpliste diffusée à longueur de journées par les discours d'extrême droite et certains médias en boucle.
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Penser l'incommunication
Dominique Wolton
- Bord De L'Eau
- Documents Bord De L'eau
- 19 Janvier 2024
- 9782385190019
Plus la communication semble s'imposer, plus l'incommunication étend sa toile.
Pas de communication sans incommunication, c'est-à-dire sans difficultés à se faire comprendre, à écouter l'autre, ou tout simplement à partager quelque chose. L'incommunication n'est donc pas l'obstacle à la communication, mais sa condition même, au sens où elle oblige à négocier. L'incommunication est au coeur de notre expérience la plus privée comme au coeur de la société et de la politique.
Le défi d'aujourd'hui constitue à revaloriser la communication humaine, directe, par rapport à la communication technique qui envahit nos vies jusqu'au aux espaces les plus intimes.
À force de s'abandonner aux performances supposées de la communication technique, l'humanité crée les conditions mêmes de l'acommunication.
Cet ouvrage propose les clés théoriques pour sortir d'une telle impasse. -
Industrie nucléaire et démocratie : Le cas du Japon
Pierre Gras
- Bord De L'Eau
- Documents Bord De L'eau
- 4 Octobre 2024
- 9782385190750
Le 11 mars 2011, sous l'impact d'un des plus puissants tsunamis des cent dernières années au Japon, la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi prenait feu et provoquait le plus grave accident nucléaire depuis celui de Tchernobyl, en 1986. Qu'avons-nous appris dans l'intervalle ? Que les catastrophes ne sont pas toutes imprévisibles mais que maintenir les citoyens dans l'ignorance des risques ne contribue pas à les réduire. L'information, longtemps indigente ou confisquée, se pare aujourd'hui des oripeaux de la transition écologique, au nom de laquelle le nucléaire devrait être considéré comme un moindre mal et le stockage des déchets radioactifs ultimes comme un problème collatéral. Le Japon a payé le prix fort de cette lecture univoque des choix énergétiques. Et pour nous, citoyens du monde, qu'en sera-t-il demain ? Faudra-t-il renoncer, face à la certitude du réchauffement climatique, à renforcer notre sécurité collective ? Dans un proche avenir ou dans quelques générations, nous regretterons sans nul doute, comme la majorité des Japonais aujourd'hui, l'affaiblissement de notre conscience et le consentement social au nucléaire. « Énergie colbertiste » par excellence, le nucléaire n'a certes pas eu pour vocation d'être mis à la discussion de la société française. C'est pourquoi il y a urgence aujourd'hui à placer le dossier-clé du nucléaire au coeur du débat public sur les stratégies énergétiques. L'exemple japonais nous montre que la fuite en avant n'est plus possible, sauf à prendre des risques incalculables et à tirer des chèques en blanc sur l'avenir. Cet ouvrage historique, lucide et informé, offre des pistes pour remettre en cause une telle perspective, au bénéfice de choix politiques plus conscients et d'une démocratie renouvelée. Avant qu'il ne soit trop tard ?
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La nouvelle droite et le nazisme, une histoire sans fin
Stéphane François
- Bord De L'Eau
- 12 Janvier 2024
- 9782385190163
Depuis sa fondation, la Nouvelle Droite est accusée d'édulcorer les thèses nazies. Qu'en est-il réellement ?
À la lumière des avancées historiographiques sur le nazisme, le constat est sans appel. Si certains membres de la Nouvelle Droite se sont éloignés du national-socialisme, voire ne ressentaient aucune fascination pour celui-ci, d'autres, nombreux en son sein, n'ont jamais rompu les liens avec les idées nazies.
Au contraire, ils continuent de s'y référer, voire de le reconnaître comme une référence importante. Pire, ils le mettent en avant de plus en plus explicitement.
Il ne s'agit pas de clin d'oeil à un nazisme folklorique, citant Hitler ou Himmler, mais d'une adhésion plus profonde, avançant d'autres figures nationalessocialistes moins connues, plus radicales et, surtout, universitaires.
L'auteur montre aussi que les théoriciens de la Révolution conservatrice allemande des années 1920, référence supposée plus noble que le nazisme, ne lui étaient pas aussi rétifs. Au contraire, des liens existaient entre les premiers et les doctrinaires nazis. Pour certains militants de la Nouvelle Droite, le national-socialisme demeure un courant de la Révolution conservatrice allemande. Enfin, l'auteur montre les jeux d'influence réciproque entre la Nouvelle Droite et l'alt-right américaine, elle-même admiratrice de la Révolution conservatrice allemande et, évidemment, de certains nazis universitaires. -
Sommes-nous solubles dans le numérique ?
Elizabeth Mortamais
- Le Bord de l'eau
- La Muette
- 15 Novembre 2024
- 9782385190996
Chez l'humain, le corps à corps avec le monde physique s'est peu à peu appareillé, au cours de l'évolution. Le virtuel fait partie du réel, notre imagination l'éprouve depuis toujours. Par son « potentiel » actuel, il devient un fer de lance économique et politique bouleversant les termes du corps à corps. Le corps à corps continue, mais dans un monde physique que commande de plus en plus le monde virtuel. Désormais le corps comme lieu d'expériences et d'actions semble se dissoudre dans l'appareil numérique, vecteur d'une relation virtuel-physique renouvelée, immédiatement présentée par les dispositifs numériques. Sommes-nous solubles dans le numérique ? Ce monde-appareil envahissant et qui fascine et semble pouvoir tout emporter, tout vouloir résoudre. Le corps à corps se déplace peu à peu vers l'appareil lui-même, devenu appareil numérique, parce qu'il semble devenir le transducteur qui transforme, bouleverse nos milieux physiques mêmes. Alors, quelle est la nature de ce corps à corps ? Les domaines de la conception (notamment architecture, paysage, design) ne font pas exception. Ils sont toujours fragiles et mouvants, bien que traductions anticipées du devenir dans d'autres domaines : les repères sont nombreux. Fragments d'état de lieux, énoncés d'enjeux complexes et tentatives de débuts de réponses sont au coeur de cet essai.